Régler correctement ses suspensions pour optimiser l’attaque des trails

Comment bien régler ses suspensions pour attaquer les trails

Si votre fourche n’est pas bien réglée, même si elle est de la meilleure qualité, vous n’aurez pas un bon rendement et vous perdrez le plaisir de faire du vélo…

En ce qui concerne les fourches, il est essentiel de différencier les deux côtés : droit et gauche. De nos jours, on trouve souvent un côté ressort (soit hélicoïdal soit à air) et un côté hydraulique. C’est le même principe pour les amortisseurs, à la différence que tout est aligné, la partie ressort englobant la partie hydraulique.

En ce qui concerne les ressorts hélicoïdaux, les réglages sont assez basiques. Il faut ajuster la contrainte du ressort en fonction de votre poids pour atteindre le SAG de 30 % généralement recommandé pour notre sport. Théoriquement, vous pouvez serrer le ressort sur plusieurs tours pour le rendre plus dur. Cependant, en pratique, il ne faut pas serrer plus de deux tours (trois au maximum), sinon votre suspension ne fonctionnera pas correctement. Il est donc crucial de choisir un ressort dont le tarage est adapté à votre poids pour minimiser la contrainte et ainsi permettre à la suspension de fonctionner le plus librement possible.

Comment ajuster son SAG? D’abord, il faut déterminer la course de l’amortisseur, qui est indiquée sur la fiche technique de votre vélo. Prenons l’exemple d’un DH, qui est généralement équipé d’un amortisseur de 240 x 76 mm (la première valeur est l’entraxe, la seconde est la course). Il faut calculer 30 % des 76 mm, soit 23 mm. Ensuite, soustrayez les 23 mm de l’entraxe de l’amortisseur, soit 240-23 = 217 mm. Ainsi, une fois assis sur le vélo, votre entraxe doit être de 217 mm. Si la mesure est supérieure à 217 mm, vous avez besoin d’un ressort plus souple, si elle est inférieure, alors il vous faut un ressort plus dur.

A Découvrir :   Réglages des freins et suspensions en VTT : Guide pratique

Pour les fourches, les duretés de ressort par rapport au poids du pilote sont généralement assez précises, il suffit donc de suivre ces recommandations. Le SAG varie entre 20,5 et 30 % en fonction des préférences et du style de conduite.

Le réglage des ressorts pneumatiques et hydrauliques

Concernant les ressorts pneumatiques (qui équipent la majorité des suspensions des enduros et des DH haut de gamme), le réglage est beaucoup plus simple car il suffit d’ajuster la pression d’air dans la chambre. Ainsi, le réglage du SAG devient très facile. Souvent, ces ressorts pneumatiques sont équipés d’une des bagues (ou token) qui permettent de diminuer le volume de la chambre d’air. En pratique, à quoi ça sert ? Réduire le volume va augmenter la dureté du ressort lors de la compression de la fourche ou de l’amortisseur. À pression égale de départ, lorsque la suspension rentre dans le débattement, la pression augmentera plus rapidement sur un petit volume d’air qu’un grand, augmentant ainsi la dureté de fin de course. Cela permet de garder le même SAG, et donc la même sensibilité, tout en ayant une fin de course plus dure qui empêche la suspension de trop s’enfoncer, assurant ainsi une bonne posture et plus de rigueur dans les terrains accidentés.

Le côté hydraulique est un peu plus complexe, avec des réglages de compression, de détente, de haute et de basse vitesse… Mais ne vous inquiétez pas, tout reste assez simple. Pour la compression, on a souvent des réglages de haute et basse vitesse. Ici, il faut comprendre vitesse d’enfoncement de la tige, pas forcément de conduite. La compression basse vitesse agit lors des freinages, des appuis dans les virages relevés, des mouvements du pilote sur le vélo. Donc, si le vélo s’affaisse trop lorsque vous freinez ou prenez un appui, il faut fermer le réglage. À l’inverse, si les suspensions ne bougent pas et que vous ressentez un inconfort, ou un manque de grip dans ces situations, il suffit d’ouvrir le réglage. La compression haute vitesse, quant à elle, intervient sur les sections accidentées, comme les champs de racines, les pierriers ou les trous de freinage par exemple. Si sur ces terrains le vélo frappe trop, il faut ouvrir. Par contre, s’il s’affaisse trop, consomme trop de débattement et reste ancré dans les difficultés, alors il faut fermer un peu. Il est important de trouver le bon équilibre.

A Découvrir :   Réglages des freins et suspensions en VTT : Guide pratique

Le réglage de la détente: une tâche plus complexe

En ce qui concerne la détente, c’est effectivement plus difficile. Certaines suspensions dissocient la haute et la basse vitesse, mais la plupart du temps, c’est le cas pour les amortisseurs (il n’y a plus beaucoup de fourches qui les dissocient, à part la Suntour Rux ou la Durolux). La détente basse vitesse est utilisée pour ajuster la vitesse à laquelle votre suspension revient à sa position initiale après un choc, permettant à vos roues de rester au maximum en contact avec le sol. Si votre vélo rebondit dans les successions de chocs, alors il faut fermer la détente basse vitesse. Par contre, si le vélo manque de vivacité dans les appuis, ou de grip dans des passages comme les dévers, il faut l’ouvrir. Lorsqu’on a un amortisseur avec deux réglages, haute et basse vitesse, la détente haute vitesse gère le retour du piston lors des gros chocs, lorsque l’on rentre loin dans le débattement, mais aussi les chocs les plus rapides, les appels et réceptions de sauts. La détente basse vitesse a toujours le même rôle, mais il faut la voir désormais comme une association avec la haute vitesse pour gérer le fonctionnement global du circuit de détente. Vous pouvez avoir une détente basse vitesse assez ouverte pour avoir un vélo très réactif, mais il faut fermer la haute vitesse pour éviter que votre vélo vous renvoie dans tous les sens dès que le terrain est accidenté. Il faut trouver le bon compromis.

Bien sûr, le plus difficile reste de bien ressentir tous ces réglages. Pour ce faire, le plus important est de ne pas tout toucher à chaque fois, mais de travailler indépendamment sur chaque réglage. Il est également très important de bien coordonner l’avant et l’arrière : un arrière trop dur va pousser le coureur vers l’avant, donnant l’impression d’avoir un avant trop souple… Enfin, si vous ne faites pas de compétition, travaillez dans le bon sens et essayez de trouver des réglages polyvalents. Cela vous permettra de ne pas avoir à trafiquer les mollettes la moitié d’une journée chaque fois que vous changez de station. Cependant, selon le terrain (très mouillé ou très sec), il est judicieux de faire de petits ajustements pour trouver du grip et du confort. Allez, essayez, ça va passer tout seul !

A Découvrir :   Réglages des freins et suspensions en VTT : Guide pratique

Retrouvez tous les tests des suspensions sur notre Guide VTT.

Accès au Guide des Suspensions

alain-barru
Mathieu Prégault

Auteur

Mathieu Prégault est le cœur et l'âme de notre blog dédié au vélo, lebiciclette.eu. Sa passion pour le cyclisme ne connaît pas de limites, allant des paisibles balades à vélo le long de la campagne jusqu'aux ascensions éreintantes des cols de montagne les plus célèbres. Mathieu a transformé sa passion en profession, devenant auteur à plein temps pour notre blog, où il partage non seulement des conseils techniques et des guides pratiques, mais aussi des récits inspirants de ses aventures à deux roues. Avec une plume aussi agile que lui sur un vélo, Mathieu s'efforce de captiver nos lecteurs, leur offrant une vue d'ensemble sur le monde du cyclisme, des dernières innovations technologiques aux histoires de la communauté cycliste mondiale.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *