Utiliser le relief pour gagner en vitesse
Une technique fondamentale en VTT consiste à savoir comment gagner de la vitesse sur un terrain accidenté, aussi cruciale que de maîtriser le freinage. Cette compétence vous permet d’exploiter au mieux le relief et d’augmenter votre mobilité sur le vélo.
NIVEAU REQUIS
Comme il s’agit d’une compétence de base en VTT, il serait préférable de commencer à apprendre cette technique dès le niveau débutant. Cela évitera au pilote de compenser ses lacunes par un pédalage excessif qui pourrait le déséquilibrer lorsqu’il essaie d’aborder sereinement des passages difficiles tels que les terrains pierreux, les sauts, etc. De plus, il n’est pas toujours possible de pédaler comme on le souhaite, par exemple dans une ornière profonde, un dévers, ou au milieu d’une section remplie d’obstacles.
DESCRIPTION DE LA TECHNIQUE
Le but est d’alléger et de pousser le vélo au bon moment. Pour un obstacle typique comme une simple bosse, identifions les différentes parties : on a la montée de la bosse (qui nous ralentit car on va de bas en haut, à l’encontre de la gravité). De l’autre côté, on trouve la descente (le dos de la bosse), qui nous remet dans le sens de la vitesse (sens de la gravité). L’objectif est donc de minimiser la perte de vitesse lors de la montée en allégeant le vélo, et de maximiser la prise de vitesse lors de la descente, en poussant sur le vélo. Ces mouvements doivent être répétés à chaque fois qu’un obstacle permet le pompage. Et pour cela, vous disposez naturellement de deux outils sophistiqués : les bras et les jambes !
Vous allez aborder l’obstacle en étant assez haut sur le vélo, c’est-à-dire en demi-flexion des bras et des jambes. Vous devez sentir le bon moment pour déclencher votre allègement. Selon la vitesse d’approche et la taille de la montée de la bosse (hauteur et raideur de celle-ci), vous allez plus ou moins « compresser » cette phase d’allègement : concrètement, pour une faible vitesse d’approche, votre geste de poussée ressemblera un peu à un saut de lapin. Vous allez avoir le temps de déplacer légèrement le poids du corps vers l’arrière (allègement de style manual) pour ensuite donner un petit coup d’épaule vers le haut et vers l’avant. Immédiatement après, laissez le vélo remonter sous votre corps en fléchissant au maximum les bras et les jambes (coudes et genoux écartés, c’est le vélo qui remonte et non le pilote qui descend). Vous êtes maintenant au sommet de la bosse, il est temps de profiter de la descente en poussant vigoureusement le vélo vers le bas et devant soi. C’est ici que les jambes jouent un rôle crucial car elles aident beaucoup à projeter le vélo vers l’avant. Il est en effet plus efficace d’appliquer plus de force en poussée avec les jambes qu’avec les bras, car on a généralement moins de force dans les biceps que dans les quadriceps.
À mesure que vous augmenterez votre vitesse de passage, il faudra de moins en moins dissocier ce travail du haut et du bas du corps : vous allez progressivement effectuer ces allègements et ces poussées en un temps (contre deux voire trois précédemment). Dans ce cas de figure, il faut se gainer encore plus pour faire face aux compressions plus élevées que subit le corps. Si vous restez trop « souple » des bras et des jambes, vous allez limiter votre prise de vitesse, ou perdre la vitesse que vous aviez acquise. En même temps que le gainage, il est indispensable d’augmenter la cadence de pliage/dépliage des bras et jambes pour continuer de plaquer le vélo au terrain en fonction du relief rencontré.
Sachez enfin que l’idéal pour une poussée efficace, c’est de l’initier par un saut de lapin. Cela permet généralement une vitesse d’approche bien plus élevée qu’un simple « passage » sur la bosse, et garantit plus de vitesse de sortie car vous appliquerez plus de force sur le vélo lors de l’atterrissage.
ENTRAINEMENT
La piste de BMX ou la pumptrack locale sont les lieux parfaits pour s’entraîner au pompage. Ce sont des endroits très normalisés avec des obstacles clairement définis et un revêtement lisse qui permettent de ne pas trop se soucier de l’adhérence.
Commencez à vitesse faible et fixez-vous des défis de distance : par exemple, aller le plus loin possible sans pédaler. Pour la coordination (et pour être le plus à l’aise possible sur le vélo), vous pouvez également essayer de rouler avec le pied opposé en avant, c’est-à-dire le pied droit en avant si habituellement le gauche est votre pied dominant. C’est assez efficace mais pas évident à appréhender au départ, soyez patients !
ERREURS À ÉVITER
Ne soyez pas trop statique au niveau du haut du corps. Certes, vous avez besoin de solidité face aux compressions, mais la priorité reste de coller au terrain. Essayez de sentir les différents moments où le gainage des épaules est un facteur de performance : en gros, au déclenchement de l’allègement et à la fin de la poussée.
Ne soyez pas trop statique des jambes. Si vous gardez les jambes tendues ou si vous ne les fléchissez pas assez pendant l’allègement, la roue arrière va décoller et vous perdrez de la vitesse. N’hésitez pas à faire de grands mouvements !
MATÉRIEL
Il est recommandé de s’entraîner à cette technique sur un vélo semi-rigide (notamment sur les pumptracks et les pistes de BMX), car vous ressentirez mieux l’effet d’un pompage réussi, ou au contraire d’un pompage raté.
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