Le VTT en France : un parcours semé d’embûches
Depuis l’apparition du VTT dans les années 90, avec des stations telles que Morzine, Les Gets, Les 2 Alpes et Métabief ayant ouvert la voie, le paysage du VTT en France a beaucoup évolué. L’essor et la popularisation de ce sport ont conduit à la création des bike parks tels que nous les connaissons aujourd’hui. Cependant, toutes les stations n’ont pas suivi cette tendance. Certaines ont choisi de continuer à investir dans le VTT, tandis que d’autres ont préféré se concentrer sur le ski, arguant que le VTT ne rapporte pas autant que le ski. Cette approche a conduit à reléguer le VTT au second plan dans certaines stations.
Malgré tout, avec la diminution des chutes de neige dans les stations de moyenne altitude et l’absence presque totale de neige dans celles situées à des altitudes plus basses, cette vision est aujourd’hui obsolète. De plus en plus de stations sont en train de réfléchir à une politique tout au long de l’année. Cependant, la solution de l’extension du parc de canons à neige pour compenser le manque de neige est souvent privilégiée. Il est vrai que le ski génère plus de revenus que le VTT. Cependant, il nécessite également des investissements beaucoup plus importants : personnel, remontées mécaniques, entretien des pistes, canons à neige, etc. On peut donc penser que si les stations décidaient d’investir autant dans un bike park que dans le ski, nous pourrions bénéficier de terrains de jeu incroyables. Malheureusement, dans la plupart des cas, l’entretien est minimal, la création de nouvelles pistes est au point mort et les tarifs des forfaits augmentent sans aucune amélioration pour le client. Est-ce une particularité française ? Pas nécessairement, comme nous le verrons plus tard avec l’exemple de Queenstown, en Nouvelle-Zélande. Cependant, il est évident que les stations qui ont la volonté de développer le VTT parviennent à en faire une activité majeure en été et à attirer des riders de toute l’Europe et du Royaume-Uni.
Les difficultés du développement des bike parks
La culture du ski, qui a été largement promue par les plans neige et la généralisation du damage à partir des années 60, a permis de démocratiser la pratique du ski et d’attirer un grand nombre de clients. Elle est dominante en France. Les bike parks sont progressivement apparus comme une alternative estivale, pour laquelle il n’est pas nécessaire d’investir de gros moyens. Cependant, sans investissement, il n’y a pas de développement. Le VTT a d’abord survécu grâce à l’engagement d’associations de shapeurs bénévoles (comme Les Pieds à Terre, en Isère) ou de certaines stations, mais ces dernières sont rares à s’impliquer. On note une rupture dans ce développement modeste ces dernières années, due à la fois au manque de neige et à la pandémie de Covid.
Malgré l’augmentation de la production de neige artificielle (estimée à 40% sur les pistes de ski françaises), la question d’un développement tout au long de l’année, qui répond également à une préoccupation environnementale, se fait de plus en plus pressante. On constate clairement, dans les stations de basse et de moyenne altitude, une tendance à ouvrir plus tôt les bike parks et à les fermer plus tard. Certains massifs sont plus dynamiques que d’autres : dans les Vosges, le Lac Blanc est une référence en matière de VTT depuis longtemps, et La Bresse lui emboîte désormais le pas. C’est plus difficile dans les Pyrénées, même si désormais Loudenvielle et Peyragudes offrent un excellent terrain de jeu en DH comme en enduro. C’est assez disparate dans les Alpes, bien que l’on y trouve les plus grosses stations : Châtel notamment, et les Portes du Soleil en général, ou encore Les 2 Alpes par exemple. Métabief, dans le Jura, est un autre exemple de développement réussi, grâce à une solide culture du VTT qui a commencé avec
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