[Analyse] Elite Saracen Ariel 60

[Focus] Saracen Ariel 60 Elite

La marque Saracen est principalement reconnue en France grâce à son équipe de descente, dont les performances remarquables de Danny Hart et Matt Walker sont à souligner. Cependant, les Britanniques proposent également dans leur gamme des vélos All-Mountain et d’enduro. Il était temps pour nous de réaliser un nouveau test sur un vélo Saracen, et l’arrivée de l’Ariel nouveau modèle nous offre une belle opportunité pour revoir l’enduro 60 Elite, le fleuron de la marque britannique.

Saracen a déjà produit des vélos en carbone par le passé, mais avec ce nouvel Ariel, la marque revient à l’aluminium. C’est un choix qui peut sembler en décalage avec la tendance actuelle, mais les propriétés de ce matériau restent très intéressantes pour la construction d’un châssis de vélo, notamment en termes d’élasticité. L’Ariel est donc construit autour d’un triangle avant très incliné qui offre un maximum d’espace au cycliste. Un renfort important soutient le tube de selle, qui dépasse largement du tube supérieur. Si ce dernier suit une ligne quasiment droite, le tube diagonal est, lui, astucieusement incurvé : d’une part vers la colonne, pour arriver perpendiculairement au tube de direction afin d’optimiser la fiabilité de cette zone, et d’autre part vers le boîtier de pédalier afin de laisser de l’espace à l’amortisseur et à un bidon à l’intérieur du cadre. Le tube de selle est également incurvé et reçoit l’articulation du bras oscillant. Celui-ci est placé au droit du boîtier de pédalier, à la hauteur du plateau, pour réduire l’effet de couple produit par la chaîne sur la suspension arrière. Un ensemble biellette/basculeur permet de compresser l’amortisseur qui est situé sous le tube diagonal. Cette position offre un accès très facile au levier de l’amortisseur. Le bras oscillant est au standard super boost, c’est-à-dire large de 157 mm au niveau du passage du moyeu. C’est un choix qui permet d’élargir au maximum le parapluie de rayons et donc de renforcer la roue arrière. Par ailleurs, notre Saracen testé en taille M est équipé en MX, avec une roue de 29 » à l’avant et de 27.5 » à l’arrière. Un deuxième jeu de biellettes est fourni pour passer en full 29′ ‘ sans modifier la géométrie du vélo. Parfait. Toutes les articulations sont montées sur roulements, le bras oscillant est fixé par un axe traversant, mais la liaison biellette/bras oscillant est en porte à faux (toutefois généreusement dimensionnée).

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En ce qui concerne la géométrie, l’Ariel est un vélo moderne et agressif. L’angle de chasse est important (64,6°), le tube de selle est bien vertical (76,5°) et surtout le vélo est long avec un reach de 480 mm et un empattement de 1247 mm en taille M. Il est clair qu’il n’a pas été conçu pour une balade tranquille à 12 km/h ! Le tube de selle est coupé à 410 mm, pour faciliter l’installation de tiges de selle à grande course. Seul le boîtier de pédalier placé à 355 mm du sol nous a surpris. Un boîtier bas favorise généralement la rapidité des changements de direction et la stabilité, mais les dimensions ne sont pas tout, heureusement. En ce qui concerne les finitions, on reste un peu sur notre faim. Certes, il y a des protections sous le cadre et sur la base, mais elles sont réduites au strict minimum. D’accord, l’aluminium est moins sensible aux projections de pierres que le carbone, mais des protections plus généreuses seraient les bienvenues. Par ailleurs, il existe dans la gamme des Ariel 30 et 80, le 30 offrant 130 mm de débattement (orienté Trail/All-Mountain) et le 80 offrant 180 mm de débattement, pour une utilisation en bike park. Les cadres sont identiques, dans un souci de standardisation et donc de réduction des coûts de production. Seule l’entretoise de l’amortisseur change pour varier les géométries et le débattement. Ainsi, si le cadre de notre Ariel 60 est conçu pour résister aux contraintes subies par son homologue en 180 mm de débattement, on peut être tranquille quant à sa robustesse.

Equipements

L’Ariel 60 Elite est le modèle d’enduro le plus haut de gamme de Saracen. En ce qui concerne le montage, on retrouve ce qui se fait de mieux en matière de suspensions avec une Fox 38 Factory à l’avant. Elle est réglable en détente et compression à haute et basse vitesse. Pour l’amortisseur, Saracen a choisi un DHX2 Factory à ressort hélicoïdal, qui offre les mêmes réglages, plus un levier pour le durcir lors du pédalage. Le groupe Shimano XT assure toute la transmission, ainsi que les freins à quatre pistons qui serrent des disques de 200 mm à l’avant comme à l’arrière. Parfait, d’autant plus que nous avons les véritables disques XT Ice Technology, qui refroidissent bien plus vite que les disques standard souvent utilisés en première monte. Bravo ! En revanche, le plateau de 34 dents nous semble trop grand et s’avère être un fardeau dans les longues montées. La fiche technique du fabricant indique 32 dents, s’agit-il d’une erreur de montage sur notre vélo de test ou d’une erreur sur la fiche ? Shimano fournit également les moyeux XT, qui sont équipés de bonnes jantes DT Swiss EX 511. Elles sont montées avec des pneus Maxxis Minion DHR II. Si nous validons le choix du profil, nous sommes plus sceptiques quant au choix des carcasses et des gommes. Une carcasse EXO sur un vélo de cette gamme, c’est trop juste, surtout à l’arrière. Et en gomme Dual Compound, le pneu roule bien mais l’adhérence est trop incertaine, surtout à l’avant. Au minimum, nous aurions préféré une gomme MaxxTerra à l’avant, et pourquoi pas la Dual à l’arrière pour limiter l’usure. Mais certainement pas à l’avant ! Nous avons changé les pneus après la première sortie pour une paire d’Assegai en EXO+ (pas de DD en stock pour l’arrière) en gomme MaxxTerra. Par contre, on trouve de très belles pièces, comme le poste de pilotage Race Face avec guidon Next R en carbone et potence Turbine taillée dans la masse. Au final, nous avons entre les mains un vélo parfaitement équipé pour un programme enduro engagé et/ou racing, mais un peu lourd avec un peu plus de 16 kg sur la balance.

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Mathieu Prégault

Auteur

Mathieu Prégault est le cœur et l'âme de notre blog dédié au vélo, lebiciclette.eu. Sa passion pour le cyclisme ne connaît pas de limites, allant des paisibles balades à vélo le long de la campagne jusqu'aux ascensions éreintantes des cols de montagne les plus célèbres. Mathieu a transformé sa passion en profession, devenant auteur à plein temps pour notre blog, où il partage non seulement des conseils techniques et des guides pratiques, mais aussi des récits inspirants de ses aventures à deux roues. Avec une plume aussi agile que lui sur un vélo, Mathieu s'efforce de captiver nos lecteurs, leur offrant une vue d'ensemble sur le monde du cyclisme, des dernières innovations technologiques aux histoires de la communauté cycliste mondiale.

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