Accélérer en exécutant un pompage en plein saut
Le saut exécuté avec la technique de pompage possède de nombreux aspects similaires à celui du jump rasé, y compris l’approche du saut qui doit être effectuée avec une certaine sur-vitesse en fonction de la taille du saut.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’objectif n’est pas d’accumuler un maximum d’énergie au moment de l’appel, mais plutôt de la réduire grâce à une action spécifique lors de la sortie du kick. La trajectoire recherchée est plutôt tendue, visant directement la réception. Pour ce faire, on va interrompre la parabole en effectuant, en plus, un petit bond vers le bas en plein vol. Pourquoi alors choisir un saut pompé plutôt qu’un saut rasé ? Tout simplement parce que dans un saut pompé, on se projette efficacement vers l’avant (contrairement au saut rasé où l’on reste plus statique en arrière) et on retrouve une position idéale en fin de vol. On est bien centré et très compact sur le vélo, parfait pour pousser un maximum lors de la réception et ainsi gagner de la vitesse.
Nous allons, pour mieux comprendre, diviser l’appel en deux étapes. La partie basse sert à se préparer à l’impulsion, il faut donc reproduire les postures que l’on vous a indiquées pour le saut d’une double ou le rasé : arriver fléchi, bien compact sur le vélo et être gainé, en phase de résistance face à l’appel en appuyant bien sur le vélo. Souvenez-vous, deux tiers du poids du corps reposent sur les jambes, un tiers sur les bras. Au moment où vous devriez déclencher l’impulsion « classique », vous allez projeter le vélo vers l’avant et le bas avec les bras, dès la sortie du kick. Cela va entraîner un léger nose diving et vous allez accompagner ce mouvement vers l’avant avec votre corps. C’est là qu’il faut enchaîner : vos jambes vont procéder exactement de la même manière, c’est-à-dire pousser le vélo vers le bas (dans l’interstice entre les deux bosses), ce qui permettra de retrouver un équilibre horizontal. Vous êtes à ce moment-là au milieu du double saut et vous devez chercher la réception. Pour cela, tirez sur les bras afin de donner de la hauteur à la roue avant, puis ramenez vos jambes sous les fesses pour faire monter la roue arrière à son tour et ne pas accrocher la réception (qui se trouve juste devant vous à cet instant précis du mouvement).
Si vous avez bien suivi, les oscillations de la roue avant de haut en bas pendant le temps de vol sont imitées par la roue arrière grâce à l’action des jambes. En quelque sorte, ici on retranscrit la « courbure » de la bosse avec le vélo : son creux descendant (le dos de l’appel), le point bas (entre les deux bosses), et la phase montante (le dos de la réception). Ce temps de vol est donc très actif, on est tout le temps en mouvement et il faut bien s’appliquer en termes de désynchronisation mais aussi de timing. N’oubliez pas non plus de bien repérer le saut puisqu’en fonction de sa nature (table, double), de la taille et du shape de l’appel (plus ou moins haut et raide), le mouvement sera accentué ou au contraire « léger » (si le saut est très long).
NIVEAU REQUIS
On entre ici dans des actions très techniques qui sont destinées aux pilotes de niveau Confirmé à Expert, qui participent à des compétitions. Le saut pompé est utilisé pour gagner du temps en « cassant » la trajectoire classique en cloche, sauf qu’en plus de cette action à la sortie de l’appel, on va aussi optimiser le temps de vol pour maximiser la prise de vitesse en réception. C’est la quintessence de l’efficacité en saut.
S’ENTRAINER
Pas besoin d’une double de 10 mètres pour apprendre. Entrainez-vous plutôt sur un saut que vous maîtrisez bien, comme un table ou un double, avec un temps de vol suffisant pour bien ressentir les mouvements à effectuer ainsi que le timing. Commencez par simplement « pousser vers le bas » en milieu de saut, comme pour un saut à pied joint avec un maximum de rebond. Cela aura pour effet de descendre la roue arrière dans l’interstice entre les deux bosses. Si vous avez été assez tonique et rapide avec les jambes, le retour de la roue arrière devrait se faire naturellement. Vous pouvez ensuite passer au niveau supérieur en ajoutant la même action avec la roue avant.
ERREURS À ÉVITER
Effectuer le mouvement des jambes (descente de la roue arrière) en n’étant pas assez engagé sur l’avant : si le poids de votre corps est trop réparti vers l’arrière pendant le saut, cela va empêcher la roue arrière de remonter et vous risquez d’accrocher violemment la réception.
Ne pas être assez tonique des jambes. Vous devez vous mettre en mode « percussion » avec les jambes : votre but est d’envoyer sec vers le bas pour pouvoir bénéficier de l’effet rebond de vos muscles, grâce auquel les jambes se plieront de nouveau naturellement.
MATÉRIEL
Il est plus facile d’exécuter le geste de pompage (la descente et le retour de l’arrière du vélo) avec des pédales automatiques, car les pieds restent liés au vélo lors de la phase de repli des jambes. Attention cependant à ne pas trop accentuer le retour des jambes…
Cette technique est plus difficile à réaliser en vélo de descente (DH) qu’en « petit » vélo. En effet, l’inertie des suspensions et le poids du vélo vont vous obliger à allonger votre temps de vol et surtout à mettre le paquet avec les jambes (c’est pour ça qu’on voit beaucoup plus de sauts de type « rasé » en DH).
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